mercredi 11 mars 2020

Le Prieuré de l'Oranger, de Samantha Shannon (Ados 13+)

Editions : De Saxu
Nombre de pages : 988
Synopsis : La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle...

Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages. Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela.

De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence.

Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil... Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.









Ma note : 5,5/10






Mon avis

Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier les personnages, à part un ou deux. Je n'ai pas aimé que l'auteur cherche maladroitement à nous influencer en ce sens avec des encensements inutiles à certains moments. À mes yeux Sabran est incohérente dans ses réactions et sentiments, Ead est toujours dans le jugement et balance des informations sans preuve ou des suppositions comme des vérités absolues et Tané est assez insipide avec des airs supérieurs. J'ai trouvé le périple de Niclays et des pirates assez pénible à lire, voire soporifique. Il n'aurait pas été là que ça n'aurait pas changé grand chose. Sa révélation aurait pu provenir d'autre part mais bon le roman n'aurait pas pu faire ses fameuses 1000 pages dont une bonne partie est superflue selon moi. Certaines morts sont mal proposées, prévisibles et/ou ne servent pas l'histoire.

Le seul personnage que je trouve bien amené et avec un caractère agréable est Loth (que j'ai tout simplement adoré et que j'aurais aimé voir plus). Cependant, je regrette que l'auteur cherche à réduire ses aptitudes par le biais d'Ead ou Margret (Son amie et sa soeur) qui parlent de lui comme d'un homme qui ne sait pas se débrouiller. Ou bien c'est pour tenter un effet d'exploit quand il réussit quelque chose ? Si c'est le cas, c'est très mal présenté. D'autres auraient pu être intéressants, mais ne sont pas du tout approfondis, ou très peu (notamment l'empereur).
Certains personnages ne sont pas assez exploités, dont les dragons. Leur lien avec les dragonniers et leur place dans la société de l'Est sont très survolés. Ils servent avant tout de faire-valoir et d'armes, malgré les pseudo remords de Tané.
Ça reste cependant une bonne fantasy au niveau de l'histoire en elle-même, des différentes visions que l'on peut apprécier des événements passés. Les légendes sont bien introduites et mises en place en plus d'être intéressantes. Le système de magie est vraiment bon et original.

J'ai cru comprendre que certaines lectrices le disait féministe. Je n'ai absolument pas trouvé, hormis un passage pour expliquer que les femmes devaient pouvoir disposer de leur corps pour elles-mêmes et ne pas être considérées comme utiles seulement pour la reproduction. Et encore. En regardant bien l'histoire et en inversant tous les sexes des personnages, on obtient une bonne grosse fantasy teintée de machisme. Parce qu'un dirigeant dans un royaume, qu'il soit homme ou femme, on s'attend à ce qu'il donne un héritier, par exemple, surtout si selon les croyances le grand méchant revient si sa lignée disparaît. Le féminisme, c'est l'égalité entre les sexes, pas la supériorité féminine (et ça m'a gênée plusieurs fois au cours de ma lecture !).

Un gros bravo pour le côté lgbtq+ par contre.

En conclusion, c'était un roman sympa mais que je ne garderai pas en mémoire. L'auteur a cherché à nous présenter un monde complexe en un One-Shot et il y a donc beaucoup de manques malgré ses 1000 pages.

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