jeudi 1 octobre 2015

Métro 2033, de Dmitri Glukhovsky (Adulte 15+)

Editions : l'Atalante
Nombre de pages : 640
Synopsis : 2033. Une guerre a décimé la planète. La surface, inha­bitable, est désor­mais livrée à des monstruo­sités mutantes. Moscou est une ville aban­don­née. Les survi­vants se sont réfu­giés dans les pro­fon­deurs du métro­politain, où ils ont tant bien que mal orga­nisé des micro­sociétés de la pénurie. Dans ce monde réduit à des stations en déli­quescence reliées par des tunnels où rôdent les dan­gers les plus insolites, le jeune Artyom entre­prend une mission qui pour­rait le conduire à sauver les derniers hommes d'une menace obscure... mais aussi à se découvrir lui-même à travers les rencontres improbables qui l'attendent.

Note : 9,5/10


L'auteur : Dmitry Glukhovsky est un Journaliste et un romancier russe né le 12 juin 1979 à Moscou. Il a travaillé pour de nombreux journaux en Allemagne, en France et en Israël. Il parle le français, l'espagnol, l'allemand et l'hébreu. Glukhovsky est l'auteur du best-seller Metro 2033 qu'il a d'abord publié sur son site internet et qui a renconté un grand succès. Un jeu vidéo adapté du roman est sortie en Mars 2010. En 2007 il a reçu les "Encouragement Award of the European Science Fiction Society" au prestigieux "Eurocon contest" de Copenhague.



Mon avis :


J'ai été complètement subjuguée par ce roman, tant et si bien que, malgré quelques petits défauts, j'en suis tombée amoureuse. Ici, pas de dystopie classique à l'américaine. Non, l'auteur nous entraîne dans son univers avec tout ce qui caractérise les livres russes : des réflexions sur le sens de la vie, l'avenir, les libertés, la philosophie...

Et pourtant, n'allez pas croire qu'il s'agit d'un roman morose. Loin de là. Il s'en passe des choses dans ce métro moscovite ! Nous suivons donc les aventures d'Artyom, un jeune homme qui était trop jeune lorsque les bombes nucléaires ont frappé et qui ne se souvient pas du monde extérieur tel qu'il était avant. La station de métro où sa famille, ses amis et lui habitent fait face à une nouvelle menace, comme ils n'en ont jamais vu avant. Malgré lui, Artyom se retrouve embarqué dans une quête qui pourra peut-être lui permettre de sauver l'ensemble du métro.

Et pour ce faire, il va devoir le traverser entièrement. C'est un véritable voyage dans cet univers souterrain que nous présente l'auteur. Chaque station est un microcosme à elle seule, avec ses règles, sa politique, sa vie propre. Ces stations s'allient, se font la guerre, s'ignorent... Et elles sont toutes reliées par des tunnels qui, eux aussi, ont chacun une âme particulière. Sombres et mystérieux, il ne fait jamais bon s'y aventurer seul. Sans compter que le roman est bourré de petites histoires, anecdotes, légendes et autres rumeurs sur la plupart de ces stations et tunnels, et que ce n'est pas fait pour rassurer le lecteur, bien au contraire. Dès le début, il se trouve immergé dans ce monde de ténèbres.

Les personnages rencontrés par Artyom sont tous intéressants et possèdent tous une personnalité bien définie. Ils apportent chacun leurs théories et leur vision de l'existence. Notre héro peut donc en apprendre beaucoup sur ce qui l'entoure et en tirer ses propres conclusions. J'ai regretté le manque de personnages féminins même si ça n'entache pas l'histoire. C'est juste dommage qu'elles soient cantonnées à des rôles secondaires et peu reluisant.

Et si le monde souterrain est horrible et flippant, le monde extérieur est terrifiant. Le peu que l'on en voit donne des frissons. On angoisse pour Artyom. Et malgré le fait que je n'ai aucune empathie pour le héro (que je trouve très effacé à côté des personnalités qu'il rencontre), j'ai eu très peur pour lui.

Pour moi qui n'ai pas l'habitude, j'avoue que les noms de stations russes ont été un peu compliqués à retenir et j'aurais pu m'y perdre facilement. Heureusement, au début de chaque chapitre se trouve une petite image représentant la station où se trouve Artyom ainsi que celle d'avant. Ceci nous permet de mieux visualiser ses déplacements.

Pour conclure, je dirai que ce roman peut probablement être lu par les YA (13+) mais que pour vraiment en comprendre le fond, je le recommanderai aux Adultes (15+). C'est un tome qui fait se poser beaucoup de questions sur la nature de l'homme, la religion, la politique et le mysticisme. Avis aux amateurs !

Un jeu vidéo a été créé dans cet univers en 2010.
De même, Métro 2034 (la suite) est aussi disponible en français.




Extraits


« Est-ce que la détermination, la rage, le désespoir qui le poussaient toujours à poser un pied devant l’autre pouvaient d’une manière inconnue façonner la réalité, tissant de fils épars d’événements, d’actions et de pensées une tapisserie ordonnée, transformant, comme l’avait dit Sergueï Andreïevitch, la vie en histoire ? »

« Cela impliquait-il qu’Artyom n’avait pas seulement l’interdiction, mais ne pouvait plus du tout quitter sa voie ? Était-ce cela, le destin ? »

« — Elle est belle, cette théorie, pas vrai ? demanda Sergueï Andreïevitch en s’étirant.
— On pourrait même se dire que tu y crois… bougonna Evgueni Dmitrievitch en grattant le chat derrière les oreilles. »

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